LA VERTE GRENOUILLE ET LE VISQUEUX CRAPAUD 

La mare était d'eau claire mais le fond était trouble,
Une verte grenouille nageait en  brassées souples,
Puis d'un saut élastique, s'accrocha au roseau.
Soudain du fond vaseux, montant vers la lumière,
Elle vit tout près d'elle un énorme crapaud.
Qui es-tu donc, mais tu n'es point mon frère 
Et ta couleur rosâtre n'est pas celle de ma peau.
Je vais, je viens, de l'aval en amont,
Je cherche à me poser et à me faire un nom.
Les têtards intrigués regardaient sans rien dire
Car ils  voulaient surtout bien préserver leurs voix.
Le batracien visqueux qui rêvait d'un empire
Secoua le roseau et grenouille chassa.

De nos jours, les écrans sont tout aussi visqueux 
Soir venu, un histrion turlupine baveux
Entouré de sa cour, vient faire son spectacle
Et malheur à celui qui s’oppose et le tacle.
Aussitôt barbenoire vocifère et riposte
Tocard, abruti, touche pas à mon poste,
Pas touche à mon patron, mon Crésus Bolloriche
Je suis son chien de garde, il a doré ma niche. 
Mais voilà l’opposant insoumis qui s’entête 
Il parle de l’Afrique, jusqu’au bout lui tient tête,
Barbenoire prend alors le public à témoins 
Voulant pour faire le buzz, presque en venir aux mains.
Sur ce, tous les réseaux aussitôt s’enflammèrent
Et le bouffon barbu largement condamnèrent.
Comme un Fort d’Ile D’Aix, bravant une tempête 
L’insoumis fut vainqueur devant cette carpette.

Moralité: 
Ce n’était qu'une fable mais sachez frères et sœurs 
Que nombreux dans ce monde ignorent la vertu, 
S'assoient sur les principes et en tout déshonneur 
Crachent sur cet honneur qu'ils n'ont même jamais eu.
Entre torpide grenouillage ou vil  tripatouillage 
Mieux vaut être têtard et grandir sainement,
Quand la mare est trop glauque, sachez bien, vous les gens,
Qu'il vaut mieux être pur et ce quel que soit l'âge.