J'ai regardé la vie comme je vois passer le jour.
À son aube crayeuse, notre mémoire est vide de nos premières années de vie. Puis progressivement, l'aurore blême allume sur l'horizon ses lueurs amarantes en grandissant ses contours intimes et vaporeux sur le matin de l'enfance. Vient aussitôt le temps des premiers pas, des découvertes et des balbutiements. C'est à partir de là seulement que se retient le premier souvenir, un peu flou, qui se révèle au fur du temps comme une photo sur un négatif argentique et qui s'imprime peu à peu dans notre mémoire. Le matin de l'enfance, suivi de l'adolescence nous semblera infiniment plus long que l'après-midi de la vie et jusqu'au crépuscule où le temps, soudain trop pressé, hélas s'emporte. Mais ne dit-on pas que le plus grand voyage commence toujours par le premier pas ?
Et quel merveilleux pas. La Vie.